Suite aux atrocités commises durant la deuxième guerre mondiale, les psychologues ont cherché à comprendre pourquoi l'être humain avait été capable d'agir de la sorte, et ce à une échelle très importante.
Comme Milgram le dit si justement:
“ Les chambres à gaz furent construites, les camps de la mort furent gardés, les quotas journaliers de corps furent respectés avec la même efficacité qu’une fabrique d’outillages. De telles politiques inhumaines ont pu émerger de l’esprit d’une seule et même personne, mais elles n’auraient jamais pu être appliquées sur une telle échelle s’il ne s’était trouvé autant de gens pour les exécuter sans discuter ” (Milgram, 1963).
Milgram a mis en place l'expérience suivante:
Des participants - recrutés par annonce dans un journal - sont reçus par un expérimentateur, complice de l'expérience, blouse grise, mine sévère, qui décrit l'objectif de l'expérience, à savoir mieux connaître le rôle de la punition dans l'apprentissage.
L'élève censé apprendre est en réalité un complice; il est sanglé sur une chaise et relié à des électrodes, avec un stimulateur de chocs.
Le participant va poser des questions à l'élève, et doit lui administrer un choc électrique en cas d'erreur. L'intensité des chocs va croissant. L'élève donne systématiquement trois fois sur quatre la mauvaise réponse. Lorsqu'un choc est envoyé, le participant entend un enregistrement audio - qu'il pense être la réaction instantanée de l'élève, qui va croissant en fonction de l'intensité du choc : faible gémissement, cris de douleur, hurlements, cris demandant d'arrêter l'expérience, cri d'agonie, cri de désespoir, silence laissant croire à l'inconscience.
L'expérimentateur, devant les hésitations du participant, utilise quatre incitations verbales : "continuez s'il vous plaît", "l'expérience exige que vous continuiez", "il est indispensable que vous continuiez", "vous n'avez pas le choix, vous devez continuer".
Que montrent les résultats? Dans près des deux tiers des cas, les participants administrent un choc annoncé comme mortel. Alors qu'il n'y a eu aucune menace concrète à leur égard. Et en dépit de la souffrance manifeste qu'ils ont eue de torturer l'élève...
Des entretiens à posteriori montrent que les sujets étaient réellement convaincus d'administrer les chocs, et qu'ils n'étaient pas sadiques; ces deux raisons auraient pu être des explications.
Plusieurs explications sont avancées pour expliquer les agissements des participants:
- La dynamique socioculturelle : nous sommes dès notre plus jeune âge soumis à l'autorité; en outre l'obéissance est valorisée (faire ses devoirs, ne pas passer au feu rouge...). Nous apprenons donc à nous soumettre à l'autorité.
- L'état agentique : placé dans un état psychologique d'"agent", l'individu se considère en tant qu'élément d'une structure; il ne se sent pas personnellement responsable de ses actes étant donné que la hiérarchie (ici l'expérimentateur) a dirigé l'expérience; c'est donc l'expérimentateur qui est responsable.
- La valeur attribuée à la science : la science est très valorisée dans la société; et participer à une expérience scientifique a une importance supérieure aux conséquences.
Les expériences de Milgram sont connues, et elles nous interpellent sur notre libre arbitre, et sont plutôt inquiétantes quant à la capacité humaine à nuire à autrui, alors même qu'il n'y a pas de menace particulière.
Nous avons tous envie de penser que nous nous serions arrêtés; mais n'aurons jamais la réponse. Alors prenons juste un peu plus le contrôle de nos actes, en toute conscience.
Nous sommes tous responsables de nos actes. J'ai la croyance qu'en agissant du mieux que nous pouvons, en accord avec nos valeurs, nous pouvons améliorer les relations humaines, et la société. Pour cela, rien ne sert de se voiler la face, allons plutôt à la rencontre de ce qui nous semble important et accordons-y ce qu'il faut.
Dans mon activité, je vous accompagne pour améliorer ce que vous avez envie d'améliorer. Ma pratique n'est pas directive, et vous permet d'être maître de votre chemin.
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